Transformer n’est pas changer, et cela change tout
Je vois si souvent une confusion entre ‘’changement’’ et ‘’transformation’’. Or ces deux concepts sont radicalement différents. ‘‘Radicalement’’ au sens propre. Se tromper sur le sujet garantit une belle embrouillarde. Et des missions qui en fait n’aboutissent à rien et des clients frustrés, à raison.
Revenir au sens des mots et à ce qu’ils impliquent est un bon point de départ. Et cela participer aussi de ma passion, qui est d’avoir le mot juste, lui seul permet l’action juste. Comme un post doit être court, à ce qu’il m’a été dit, je m’en tiendrai à un seul critère de différenciation entre changement et transformation, mais il y en a d’autres.
Changement extérieur ou transformation intérieure
Le changement, lui, vient de l’extérieur. Il est donc imposé. Faut-il s’étonner qu’il suscite de la réticence ? Non, c’est plutôt sain. Le pire des changements annoncés ? Celui qui est annoncé comme étant ‘’pour ton bien’’. Car il implique que tu saches mieux que moi ce qui serait bon pour moi, et il implique aussi que je sois idiot, demeuré ou arriéré. Ce qui est faux. La résistance minimume est donc parfois bienvenue.
La transformation, elle, vient de l’intérieur. Elle participe de cette évolution de l’être vers la réalisation de ce qu’il est profondément. Certains parlent même d’âme, je m’en garderai bien, il semble que le sujet ne doive pas appartenir au monde professionnel. Regardez ce que dit Carl Gustav Jung de la réalisation de l’être par le processus d’individuation, ou plongez dans l’élan vital d’Henri Bergson.
Mais si la transformation vient de l’intérieur, cela implique d’avoir accès à cette intériorité. Dans un environnement où l’apparence, l’extériorité, et les réseaux sociaux règnent conjointement à la déréliction, cela peut être ’’challenging’’. Pourtant c’est la clé.
Et pour l’entreprise, qu’en est-il ?
Je transmets mon expérience. Chaque entreprise a été, à un moment ou un autre, au pied du mur, proche de ce qui aurait pu être la fin. Alors certains se transforment et d’autres cherchent à changer.
Celles qui changent décident de tout changer. ‘’Erase and restart’’, elles font table rase de leur histoire, de ce qui les a fait naître, de ce qui a fait la fierté des hommes et des femmes qui l’ont construite, pour garantir ‘’a fresh start’’ à partir d’un rien à construire. Celles-là ont de grand risque d’échec. C’est mon jour de bonté, je n’en dirai pas plus, vous en connaissez des exemples aussi bien que moi.
Celles qui se transforment sont celles qui reviennent à leurs fondamentaux, à leur raison d’être initiale, à leur première raison d’être, ce cœur qui les a fait battre. Et elles respectent et revisitent ces fondamentaux, cet invariant, pour le faire vivre d’une autre manière. Elles survivent et croissent.
Ainsi, transformer n’est pas changer, et cela change tout, car aborder la transformation, intérieure, comme si c’était un changement, extérieur, c’est comme prendre une rue à contre-sens, ou à contre-courant. Courage, rame. Mais le changement est ‘‘contrôlable’’, ce qui en rassure certains. Cependant, attention de ne pas en faire les frais pour vous même ou votre entreprise.
Au-delà de trois ou quatre paragraphes le post n’est plus lu. Je vais donc m’arrêter là, il y aurait tant d’autres choses à ajouter. Ah, un instant, on me demande, les conditions de réussite d’une transformation d’entreprise s’appliquent-elles aussi à une civilisation ?
Oh la belle question.
Marie Elisabeth Boury ‘MEB’
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