La question du Sens, pourquoi si forte maintenant ?

Les demandes actuelles de recherche de Sens viendraient-elles uniquement de personnes jeunes, en fin d’étude ou en début de carrière, se cherchant encore ? Que nenni. Les demandes reçues viennent de tous âges et de toutes situations. Et c’est cela qui a déclenché notre groupe de travail Voyage du Sens, avec Camillo et Emanuele, dans le cadre de DoLquest Systemic.

Mais il fallait donc d’abord comprendre ce qui créait cette demande si forte et pourquoi maintenant. En effet, sans comprendre d’où cela vient, comment contribuer à apporter une réponse intelligente et inspirante à la personne en recherche de Sens ?

Je vous livre donc ici une réponse à cette question du ‘‘Pourquoi maintenant si forte ?’’ Une réponse sur le temps long, bien sûr. Quel Sens sinon ? Un post résumé en trois constats. Attention, je peux employer le ‘’je’’ dans ce qui suit, et pour cette fois, cela signifierait juste que mon exemple aurait une portée générale.

Les structures extérieures apporteuses de Sens sont affaiblies

Autrefois, existaient des structures extérieures fortes et contraignantes qui donnaient du sens à la vie de l’individu. Ainsi, sans les mettre sur le même plan, les syndicats expliquaient le sens du monde, ou de la lutte, l’Église celui de l’existence et du pourquoi être sur cette terre, le métier -pas le job- donnait un Sens profond à la vie professionnelle. Dans une moindre mesure, mais de manière importante, l’appartenance à une entreprise dont la culture était forte. Mais, pour ne prendre que celle-ci, qu’est devenu cette magnifique entreprise qu’était Lafarge, aux valeurs fortes ? Et tant d’autres.

Nous pouvons même étendre cela aux collectifs en général. L’appartenance à un collectif donne du Sens à la vie. Que se passe-t-il si le virtuel, pour ne prendre que cet exemple, distance et distend les liens et donc le collectif. Comment y trouver du Sens ?

Ils disparaissent, et l’individu se retrouve tout seul à devoir donner du Sens à sa vie à lui. Le collectif rassurant n’existe plus.

La place de l’homme dans la nature, et la nature elle-même, sont remis en question. Or sans place, pas de Sens.

Prenons l’exemple d’un paysan, je dis bien un paysan et non pas un agriculteur, sa place dans la nature est évidente. Il sait ce qu’il a à faire et combien ce qu’il fait est utile aux autres. Le Sens est évident, pas besoin de le chercher. Sa place dans le monde fait Sens.

Ce n’est plus le cas.

Double peine, car la place de l’homme dans la nature est également remise en question. N’y serait-il pas uniquement un nuisible ? Or c’est la prise en compte de la nature qui donne sa place à l’homme et lui apporte donc du Sens.

Nature ? Mais un homme des villes qui ne voit jamais le ciel étoilé parce que la lumière des villes l’en empêche, comment pourait-il trouver du Sens à sa place dans le monde ? Au prochain block ? Virtuellement ?

Le monde qui nous entoure semble absurde. ‘‘VUCA Wordld’’et consorts. Or, si le monde extérieur ne fait pas sens, comment l’individu peut difficilement trouver le sien.

Monde digital, VUCA World, Monde Incertain, monde virtuel, pandémie, climat… quel est donc le sens du monde qui nous entoure ? Nous sommes ainsi faits -dites-moi que je ne parle pas que pour moi- que nous avons besoin de comprendre comment cela fonctionne. Ainsi va notre monde depuis les Grecs anciens. Et même avant.

Si le monde qui nous entoure n’est plus compréhensible, si nous n’avons pas les moyens de le comprendre car il semble nous dépasser, comment y trouver du Sens ? Et s’il n’a pas de Sens, comment une vie individuelle pourrait-elle en avoir ?

Un autre point renforce le sentiment d’absurdité. Ne plus avoir de possibilité de comprendre. Puis-je comprendre le fonctionnement d’un iPhone ? Je ne peux même pas l’ouvrir. Et un autre point, l’impression de ne plus avoir de marge de manoeuvre sur sa vie. Quelle est la marge de manœuvre qui semble me rester ? Consommer. Quoi de plus idiot ? Comprendre et créer génère du Sens. Consommer, euh, comment dire. Du rien.

A partir de ce constat sur le temps long, nous pouvions apporter des réponses éclairantes et inspirantes. Et nous l’avons fait avec le Voyage du Sens ! Un sacré boulot, d’intenses discussions, des accords et des désaccords pour y aboutir. Donc la suite est au prochain numéro ou bien à bientôt pour votre Voyage du Sens !

Marie Elisabeth Boury ‘MEB’

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